La Section Jujitsu
LE JUJITSU
(Technique souple ou art de la souplesse)
C'est autour du samouraï (celui qui sert) que se construit l'image des arts martiaux au Japon .
Une approche plus précise est nécessaire pour comprendre les arts martiaux modernes
Le nom jujitsu est un terme générique qui englobe toutes les formes de combat à mains nues ( coups de poing, de pied, genou, projection, étranglement, désarticulation, contrôler et/où attacher l'adversaire) et/ou neutraliser avec des armes ,
C'est dans l'ère féodale marquées par des guerres permanentes que se développent des pratiques de de combat très violentes. On parle de bujitsu (bu=guerrier), réunion de l'ensemble des techniques de jitsu (kenjitsu, ninjtsu, jujitsu, aikijitsu,,) et ceci jusque vers 1600
Puis avec la paix, s'installe une stabilité politique et sociale et le guerrier perd son identité. A la violence succède la voie, le budo plus éthique, plus philosophique, tourné vers l'éducation .
L'accent est mis sur les valeurs (code du bushido), S'ouvrent alors des écoles ou clans avec des pratiques différentes dirigées par des Maîtres d'arts martiaux ; chaque école développant ses techniques, son style, et ses secrets avec une recherche plus spirituelle que guerrière.
Avec l'occidentalisation du Japon et le début de l'ère Meji (fin du 19ème, début du 20ème), les arts martiaux et la culture traditionnelle japonaise sont délaissées, L’ère moderne remplace le vieux japon féodal. Les spécialistes de jujitsu n'ont d'autres choix que de s'adapter (certains en rebouteux,
Saltimbanques) ou disparaître. Beaucoup d'écoles ferment et avec elles disparaissent leur savoir et leur secrets.
En 1878, Jigoro Kano , qui veut s'intéresser aux arts martiaux, aura beaucoup de mal à trouver un enseignant de jujitsu à Tokyo.
Puis se développe le nationalisme ; on assiste alors, à un renouveau des arts martiaux ; la pratique se relance « image de la valorisation du courage et de l'esprit patriotique »
C'est dans ce contexte que Jigoro Kano se décide à apprendre le jujitsu puis crée sa propre voie : le judo.
Le judo est une synthèse des méthodes et techniques anciennes que Kano a pratiquées ou étudiées, tout en refusant la violence, une pratique tourné vers la voie et le respect de l'adversaire
« J'ai élaboré en 1882 mon Judo Kodokan en rassemblant les aspects positifs trouvés dans toutes les écoles de jujitsu et j'ai mis au point une méthode d'instruction conforme à l'enseignement des sciences modernes »
On retrouve dans son livre « Ma Méthode de Judo » , par Maitre KAWASHI des techniques de jujitsu, tel que des clés de jambe, , de pied , de genou, de cou, pratiquées à l’époque en compétition de judo, interdites désormais mais toujours pratiquées en jujitsu (voir dessins clés de jambe)
Le Jujitsu s'exporte.En France, en 1905, un combat oppose Re-Nie (jujitsu) et Georges DUBOIS (spécialiste de sport de défense français) Re-Nie sort vainqueur et propulse le jujitsu sur le devant de la scène (articles de journaux, music-hall, théâtre). S'ouvre la même année, la première école de Jujitsu à Paris.
La police elle-même se forme à ces méthodes, puis l'armée (bataillon de Joinville),
Pour l’anecdote, en Angleterre ,une école de jujitsu formera des femmes chargées de défendre les manifestations de suffragettes au début du 20ème siècle, Ce service de sécurité prendra le nom de Bodyguard et donnera beaucoup de fil à retordre aux policiers londoniens.
En 1936, Feldenkrais crée le Ju-Jitsu Club De France.
Puis le terme jujitsu disparaît peu à peu de l'esprit des pratiquants au profit du judo,
C'est avec Bernard Pariset, grand judoka et compétiteur français que le jujitsu retrouve un regain d’intérêt.
Le jujitsu moderne a ses propres compétions et ses championnats de France, Europe et Mondiaux ; ce n'est pas seulement une méthode de self défense, mais un art martial avec son histoire, ses légendes et ses combattants modernes sans oublier les valeurs de base liées aux arts martiaux.
Le club de St Avertin qui s’inscrit dans ce concept forme régulièrement de nouvelles ceintures noires jujitsu.